On parle beaucoup à Waswanipi de la nouvelle entente entre Québec et les Cris. En espérant que ça mettra un frein aux horreurs du genre de ce qui est arrivé au très beau chemin pour aller au Lac Short…
Jean, que certains Cris surnomment «Doctor Canoe» — il faut dire que son auto ne passe pas inaperçue — , a eu l’occasion d’en parler avec certaines personnes du village. Voici un poème en réaction à cette exploitation irrespectueuse de la forêt.
C’est le Nord et de toute évidence on s’en sacre
On spolie on désacralise
On crée des andins de bois mort
Dix mètres sur le bord des chemins qui crient
On déviarge on lacère on dilapide
Pour plusieurs la forêt n’est que matière première
Demandez aux épinettes centenaires
On déviarge on déconcentre on dépiaute
Demandez aux brochets solennels
Aux perdrix du Eeyou Istchee et de l’Abitibi
On déviarge comme si ce pays était nul
Seulement fait pour quelques chasseurs-pêcheurs saisonniers
Mais pas pour ceux et celles qui choisissent d’y habiter
On déviarge à coups d’idée fixe
Bravo s’il faut faire marcher l’économie
Mais pas en déviargeant massacrant décousant
Demandez aux ratons-laveurs aux rats musqués
Ce qu’ils pensent de ce grand débusquage