Textes : Prière aux quatre directions (Isabelle Duval), extraits du Discours du Chef Seattle, Cantique des créatures (François d’Assise)
Contexte : Parc des Voiliers / Cimetière Mount Hermon (Québec)
Il peut sembler étrange à première vue d’inaugurer une expédition dans un cimetière… Il s’agit du lieu où est enterré le père d’Isabelle. Se recueillir sur cette tombe, face au fleuve, nous permet d’inscrire ce pèlerinage dans la continuité de nos lignées respectives, de recevoir la « bénédiction des ancêtres ». Le Chef Seattle, dans son discours à Georges Washington, disait : « Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père ». On n’est pas loin du Cantique des créatures de saint François d’Assise, où défilent sœur Lune, frère Vent et jusqu’à notre sœur la Mort.
La route sacrée 
Il ne me semble pas étrange de partir vers du «neuf» à partir de «vieux». Le vieux, qui est, dans ce cas précis, nos ancêtres et tout leur savoir, contribue au bon déroulement de cette aventure. Je crois qu’il en est de même pour toute «aventure», y compris la grande aventure de la vie : impossible de faire du neuf en restant dans le vieux mais possible en s’inspirant du vieux et en l’améliorant. Ma pensée vous semble peut-être confuse et vous ne comprenez peut-être pas ce que je veux dire – comme je le dis parfois : c’est beaucoup plus simple dans ma tête!
Je trouve original ce lieu d’inauguration. Le petit écureuil dans l’arbre… c’était moi.
Les plus grandes expéditions, les aventures qui contentent le plus solidement et le plus intimement les coureurs de montagne ou de Nord ou de désert, agissent en fusionnant l’ancien et le nouveau. En route vers un sommet ou lors d’une longue marche ou en cours de pèlerinage, les aventuriers éprouvent souvent un indubitable sentiment d’éternité.