Un poème pour Romie

À l’occasion du baptême de leur fille Romie, mon frère et sa blonde m’ont demandé d’écrire un poème. Je me suis prêtée au jeu avec plaisir et émotion, réalisant que grâce à la petite Romie, c’est un peu de mon propre sang qui se métisse au sang innu. En effet, la grand-mère maternelle de Romie est Innue, de Pessamit.

BaptemeRomie

Le baptême de Romie

 

Tu nages encore dans la rivière de ta naissance,

petite loutre de beau temps,

gigoteuse, marsouineuse, rêveuse.

 

Quand tes yeux croisent nos yeux,

nous sommes si émus :

te voilà déjà dans ta vie de femme,

ta vie d’enfant de Dieu.

 

Que s’ouvrent tes mains sur les premières neiges,

ce qui transforme le paysage et nous transforme aussi.

 

Que ta quête te mène au cœur du monde : forêts, villes, déserts,

dans les campes, les tentes, les grands hôtels, les tropiques –

qu’elle te mène jusque chez nous, jusque chez toi.

 

Que fleurissent tes secrets : ton beau rire de fille heureuse,

ta joie de fille arc-en-ciel, de fille louve,

le sourire qui appelle nos propres sourires.

 

Nous dirons la beauté de tes lignages et métissages :

quand tout devient sombre, quand tout s’éclaire,

ton sang est la plus grande alliance,

le plus puissant avenir,

le meilleur fruit de la terre Amérique.

 

Grâce à toi, nous existons tous plus fort.

 

Isabelle Duval, été 2015

 

BaptemeFamille

La famille de Romie

Lors du repas suivant le baptême, le poème a été lu en français par la marraine de Romie et en innu par sa kuhkum (grand-mère). 

Tshinishkumitin, Romie! Merci, Romie, d’être un tel cadeau pour notre monde! Que ta vie soit longue et heureuse!

8 réflexions sur “Un poème pour Romie

  1. Ton sang est la plus grande alliance… Quel beau poème qui m’émeut beaucoup. Naître dans une famille d’amour ne peut que faire de vous une petite loutre heureuse. Avec une telle plume, Mme Duval, vous volez avec les grands aigles blancs qui protègent la petite loutre de beau temps.
    Merci d’avoir inondé mon cœur d’amour.

  2. Romie a déjà la terre, le ciel et l’eau, la musique des sphères et la poésie sans frontières. Merci de partager ce bonheur. Merci à Romie de susciter, à peine née, autant d’amour.
    Tendrement,
    France

    • Merci pour ta tendresse… Je pensais à toi en l’écrivant. Tu te souviens quand tu t’étais dit que tu écrirais une lettre à chacun de tes filleuls? Je ne me souviens plus si tu m’avais dit que tu l’avais fait pour vrai. Je crois que c’était dans la foulée de ma «Lettre à Marianne» sur notre blogue précédent. Mes nièces me font écrire, c’est bien.

  3. « Que ta quête te mène au cœur du monde »… Ces mots me font dire ce qui, peut-être, est notre appel commun : Aller au cœur du monde puisque là est notre essence et notre potentiel. Au cœur du monde : embrasser la vie, la célébrer, la louer et la répandre. Comme l’écrivait Victor Hugo : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, ce sont ceux qui le regard fier gravissent l’âpre cîme… »
    Quel beau présent à ta nièce que ce poème. Merci, chère amie, de nous partager ce talent que tu as.

    • Je suis contente d’avoir un mot de toi, mon cher ancien co-leader! Merci pour la citation de Victor Hugo et ta réflexion sur le cœur du monde. Le cœur du monde comme le cœur de Dieu, comme notre propre cœur…

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